Ghannouchi rencontre des représentants du sit-in d'Al Kamour
Le président de l'Assemblé des Représentants du Peuple (ARP) a reçu, ce jeudi 16 janvier 2020, au Palais du Bardo, des représentants du sit-in d'Al Kamour du gouvernorat de Tataouine, afin de prendre connaissance de leurs préoccupations et revendications.
"Les représentants d'Al Kamour ont appelé à trouver des solutions urgentes et immédiates pour l'activation de "l'accord d'Al Kamour", a indiqué un communiqué publié jeudi soir par l'ARP. "Ils ont souligné leur droit légitime aux formes de protestation pacifiques dans la mesure où ils ne sont partisans ni du chaos ni de la désobéissance, mais œuvrent plutôt dans le cadre de la loi et de ce qui est garanti par la constitution", ajoute la même source.
Ils ont communiqué les déficiences et difficultés rencontrées par les habitants de la région de Tataouine, dont "la marginalisation, le chômage et la paupirisation", qualifiant les conditions sociales des chômeurs au fit gouvernorat, de "catastrophiques".
Pour sa part, le président de l'ARP, Rached Ghannouchi a affirmé que le parlement "est attaché à accélérer l'application des dispositions de l'accord d'Al Kamour, conformément à l'engagement du gouvernement", ajoutant qu'il débattera de ce sujet avec l'actuel chef de gouvernement, évoquant la possibilité de renvoyer la question à la commission du développement régional au sein de l'ARP, "afin de suivre l'application de l'accord en question".
Le comité de coordination du sit-in Al Kamour du gouvernorat de Tataouine a décidé néanmoins après l'audience de ses représentants avec le président du Parlement Rached Ghannouchi, d'observer un sit-in au siège de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) au Palais du Bardo.
Le porte-parole de la coordination, Tarek Haddad a déclaré dans un poste publié sur la page de la coordination sur le réseau social Facebook, que "la délégation de la coordination s'attendait à ce que le président du Parlement assure une coordination avec l'exécutif pour l'application des dispositions de l'accord d'Al Kamour conclu avec le gouvernement depuis 2017", a-t-il indiqué, notant qu'au lieu de cela, "la délégation d'Al Kamour a été accueillie avec harcèlement et intimidation".
L'accord porte notamment sur le versement de 80 millions de dinars au profit du fonds de développement et de l'investissement de Tataouine en vue d'aider les jeunes en chômage dans la région à trouver un emploi, rappelle-t-on.
"Le président du Parlement aurait du coordonner avec le gouvernement intérimaire pour la mise en œuvre de ce qu'il a signé avec les manifestants d'Al Kamour à Tataouine", a-t-il poursuivi.
Haddad a estimé que la rencontre avec le président de l'ARP "n'avait rien apporté", soulignant que les représentants de l'ARP "se sont contentés de rappeler aux membres de la délégation leur décision de la levée du sit-in observé au siège du gouvernorat de Tataouine", suite à leur rencontre mercredi avec le président de la République Kais Saied.
La décision d'observer un sit-in au siège de l'ARP intervient un jour seulement après l'accord de lever le sit-in d'Al Kamour à Tataouine lors de la réunion de ses représentants avec le président de la République au Palais de Carthage, en attendant le développement de projets au bénéfice des habitants de la région.
Le président de la République avait appelé les représentants du sit-in d'Al-Kamour et les jeunes du gouvernorat de Tataouine, de soumettre des propositions de projets bien étudiés. Il a souligné que "les chômeurs ne représentent en aucun cas un fardeau mais plutôt une richesse dilapidée qu'il revient à l'Etat d'en apporter des solutions, sur la base d'une approche participative".
(tap)